L’An 60 de la Guinée indépendante : Les différentes échéances électorales et référendaires de 1958 à 2018
octobre 9, 2018L’histoire de la République de Guinée ne peut être dissociée de la chronologie des échéances électorales et référendaires. Pour parler de ce pays de l’Afrique de l’Ouest ? de façon simple ou complexe, il faut forcement citer les cas des élections et référendums qui ont été des rendez-vous historiques importants pour le devenir de la Guinée indépendante.
Ces rendez-vous électoraux ont commencé par le Référendum constitutionnel du 28 septembre 1958, le premier événement politique majeur de la Guinée. Il opposa deux (02) visions diamétralement opposées de la poursuite des relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique noire. A travers un vote sans appel en faveur du «NON», à l’initiative de Sékou Touré, la Guinée deviendra le premier pays africain à s’affranchir de l’emprise de la tutelle coloniale française.
L’approbation de la Constitution donnait aux pays africains leur autonomie dans le cadre de la «Communauté Française». Alors que le rejet de la Guinée obligeait la France à accorder immédiatement l’Indépendance aux pays qui ne désiraient pas intégrer la Communauté. La Guinée avait dit «Non» à la France avec 1.136.324 voix, soit 95,22%, contre 56.941, soit 4,78%.
Ce fut ensuite le temps des élections sans choix sous la présidence d’Ahmed Sékou Touré. Seul le Parti Démocratique de Guinée (PDG) participe à l’élection présidentielle de 1961 à l’issue de laquelle, Sékou Touré est élu sans concurrent le 15 janvier 1961.
Deux ans plus tard, la domination de l’espace politique par le PDG va se consolider lors des élections législatives du 28 septembre 1963 et de celles du 1er janvier 1968. Le même jour, Sékou Touré est réélu, sans concurrent, président de la Guinée.
«Le taux de participation de 99,7% traduisait les capacités de mobilisation du régime et la nature du contrôle qu’il exerçait sur la population», selon un témoin de l’histoire.
Il a ajouté, que le 27 décembre 1974, on a assisté à une augmentation du nombre de sièges à l’Assemblée Nationale (AN) qui passe de 75 à 150 sièges. Sékou est réélu président de la République.
En 1980, le PDG est encore seul en lice et remporte les 210 en compétition pour l’AN. Une nouvelle élection présidentielle a lieu le 09 mai 1982. Elle est remportée, une fois de plus, par Sékou Touré. Aucune opposition n’est tolérée.
La domination du PDG, en tant que Parti-Etat, s’achèvera avec la mort de Sékou Touré en 1984. Son successeur Lansana Conté, alors colonel de grade, accède au pouvoir grâce à un coup d’Etat, sans effusion de sang, dit-on.
Il faut attendre 1990 pour adopter une nouvelle Constitution et voir des Reformes d’ouverture politique introduites dans le pays. Le régime est démilitarisé et le Conseil Transitoire de Redressement National (CTRN) mis en place par colonel Lansana Conté, dès son accession au pouvoir.
Ainsi, le 19 décembre 1993, la Guinée va connaitre une élection présidentielle pluraliste et les élections législatives le 11 juin 1995 avec la domination du parti au pourvoir, le Pati de l’Unité et du Progrès (PUP).
Le Général Lansana Conté va également remporter l’élection présidentielle du 14 décembre 1998. Pr Alpha Condé, le principal opposant au régime, est arrêté et incarcéré avant d’être libéré en mai 2001.
Le 11 novembre 2001, un Référendum constitutionnel fait passer le mandat présidentiel de cinq (05) à sept (07) ans, tout en levant la limite d’âge de 70 ans imposée aux candidats par le Code Electoral. Le «OUI» l’emporte par 98,36% des voix contre 1,64% pour le «NON».
En 2002, l’opposition décide de boycotter les législatives et le PUP obtient 75% des sièges à l’Assemblée. Le même scénario de boycott a eu lieu pour la présidentielle du 21 décembre 2003. Ce qui va donner la chance au Général Lansana Conté de remporter l’élection contre Mamadou Boye Barry, et élu pour son premier mandat de 07 ans.
La mort du Général Lansana Conté, le 22 décembre 2008, va se traduire par une nouvelle prise du pouvoir par les militaires, cette-fois, sous la conduite du capitaine Moussa Dadis Camara, à la tête du Conseil National pour le Développement et la Démocratie (CNDD), avec les promesses de retour à l’ordre constitutionnel.
Cet engagement des militaires n’a été réalisé qu’en 2010 sous la conduite du Général de Brigade Sékouba Konaté, en organisant les élections présidentielles et en passant le pouvoir aux civils. Et, Pr Alpha Condé devient président la République après 40 ans de lutte politique.
De 2010 à 2018, la Guinée a organisé trois (03) élections politiques à savoir, les législatives du 28 septembre 2013, la présidentielle du 11 octobre 2015 et les communales du 04 février 2018.
Voilà en quelque sorte, les élections et référendums majeurs que la République de Guinée a enregistrés, de 1958 à 2018 avec trois (03) grands régimes, notamment d’Ahmed Sékou Touré, du Général Lansana Conté et du Pr Alpha Condé, sans oublier la transition de 2009 du capitaine Moussa Dadis Camara et du Général de Brigade Sékouba Konaté.
AGP