Guinée-Politique : Le ministre Aboubacar Sylla parle des raisons du manque de référendum constitutionnel depuis 2010
août 5, 2019A l’occasion de la cérémonie de présentation de la Coalition Démocratique pour la Nouvelle Constitution (CODENOC), vendredi, 02 août 2019 dans un réceptif hôtelier de la place, le ministre d’Etat, ministre des Transports, Aboubacar Sylla a expliqué pourquoi le président Alpha Condé n’a pas soumis par référendum la constitution du 07 mai 2010 après son élection ?
“La question qui se pose pourquoi on n’a pas changé la constitution depuis 2010? Pourquoi depuis 2010, une fois que les élections présidentielles ont eu lieu, un nouveau président est élu, on n’a pas procédé à l’élaboration et à l’adoption dans les normes requises d’une constitution qui soit l’émanation du peuple de Guinée ? s’est-il interrogé.
Pour l’actuel porte-parole du Gouvernement, c’est une raison très simple. “C’est parce que le calendrier politique n’a pas permis de mettre le référendum constitutionnel dans l’agenda de nos élections. Dès que le président Alpha Condé a été élu, il a prêté sermon en 2010. Dès début 2011, les partis politiques qui étaient membres de l’alliance Cellou président se sont regroupés autour de ce qu’ils ont appelé “le collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition”. L’objectif de ce collectif, c’était d’œuvrer à la finalisation de la transition, comprenez par finalisation de la transition, l’organisation des élections législatives. Donc, l’opposition a mis pression sur le pouvoir pour l’amener à organiser ces élections. Donc, de manifestation en manifestation, de la réforme de la CENI, le choix d’un autre opérateur pour la révision du fichier électoral à la place de celui qui était là. On a pris 2011, 2012 et 2013 pour organiser les élections législatives. Le nouveau parlement a été installé au début 2014 et dès après nous, nous sommes de nouveau engagés dans la préparation des élections locales. Et les débats étaient focalisés autour de cette question parce que toute opposition demandait à ce que les maires soient l’émanation du suffrage universel, que les conseils de quartiers et districts soient mis en place après le processus électoral transparent. De dialogue en dialogue, nous sommes arrivés pratiquement au terme du mandat présidentiel. Nous avons organisé un dialogue qui a regroupé, et l’opposition et la mouvance présidentielle. Ils sont convenus ensemble de surseoir aux discussions autour de l’organisation des élections locales pour se focaliser sur l’organisation des élections présidentielles de 2015 parce que nous ne voulions pas que le président soit hors-mandat. Parce qu’à notre avis, il était plus facile d’accepter les conseils communaux hors-mandat que d’avoir un président de la République hors-mandat…Dès que les élections présidentielles se sont achevées, on a commencé à se poser la question des élections locales. L’opposition a encore mis la pression, il faut des élections locales et les élections locales ont été organisées en 2018. Et année après l’organisation de ces élections, le débats continuent encore pour l’installation des conseils communaux à cause des contestations parce que parmi tout, il y avait eu des problèmes” a-t-il souligné.
D’autres raisons évoquées par le ministre, c’est aussi l’apparition de la maladie à virus Ébola qui, selon lui, constituait un facteur qui a empêché l’organisation du référendum en 2010. “ Je ne parle même pas des deux années que nous avons connu avec l’épidémie à virus Ebola. Donc, pratiquement, on n’a eu pas de temps d’organiser le référendum. C’est maintenant qu’il y a une petite pose électorale que cette question de référendum vient dans les débats politiques. » a-t-il indiqué.