Guinée-Corruption : L’existence du phénomène confirmée par 97% de guinéens enquêtés
juin 17, 2019Sur la base des résultats de toutes les études et enquêtes menées en 2003, 2012, 2013 et en 2015, il est établi que le phénomène de corruption dépasse les limites les plus inquiétantes et les plus effrayantes Guinée. Et selon un document de L’ANLC, quelque 97% de guinéens interrogés soutiennent que la corruption existe réellement en Guinée.
Avec les résultats de l’enquête de 2015, environ 71,3% de guinéens enquêtés confirment que le phénomène de corruption est en nette progression dans notre pays. Les données sont livrées les études de L’ONG nationale Stat View International et de l’ancienne agence nationale de lutte contre la corruption et de moralisation des activités économiques et financières. D’autres statistiques actualisées sur le degré d’extension de la corruption en Guinée ont été fournies par Open Society Initiative for West Africa (OSIWA-Guinée), par Africa Governance Monitoring and Advocacy Project (AFRIMAP) et par L’actuelle Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC).
Selon les études publiées, tous les secteurs d’activités (public et privé) sont touchés par le fléau qui se caractérise par toutes les formes. Si 80% de guinéens interrogés disent versé clandestinement de l’argent pour obtenir des informations et confidences, environ 89% de guinéens enquêtés déclarent avoir payé ou versé un pot-de-vin pour casser une contravention.
Par ailleurs pour 93,5% de guinéens interrogés, l’Abus d’autorité et le Trafic d’Influence impactent négativement sur les prises de décision. Dans la foulée, 95,8% d’enquêtés soutiennent que les autorités désignent ou nomment à des postes de travail leurs proches qui n’ont pas de qualifications requises. Mieux, avec l’appui de l’Institut National des Statistiques, 80,3% de contribuables guinéens disent s’être dérobés des obligations fiscales et reconnaissent avoir négocié des exonérations illégales. Ces contribuables enquêtés disent avoir versé un pot-de-vin pour échapper au paiement des impôts et taxes.
Autres statistiques sur le degré de corruption, 88,8% de guinéens disent avoir accordé une faveur ou effectué le paiement d’une somme supplémentaire pour accélérer une démarche. Parallèlement, 56% de la population estiment que l’usage de l’argent liquide est la forme la plus courante de la corruption en Guinée.
Le corps social guinéen et les structures de l’administration sont affectés. Selon les études, le phénomène de corruption est encouragé par la faiblesse ou le manque d’indépendance des organes de contrôle dont L’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption, par les pressions et par l’interférence du politique dans la gestion et le fonctionnement de l’administration publique et la justice.
Les études épinglent surtout la politisation et la personnalisation des postes de responsabilité à la fonction publique.
Outre la réforme du système judiciaire avec une indépendance et des moyens techniques nécessaires pour démêler les affaires, L’ANLC a besoin d’indépendance ou d’une autonomie d’action. Les études recommandent les décrets d’application de la loi 2017-041-AN du 4 juillet 2017 portant prévention, détection et répression de la corruption et pratiques assimilées en Guinée.
AGP