Guinée-Education: Des enseignants dans la rue pour réclamer “leur salaire”
juin 11, 2020Après les annonces, la plateforme des Enseignants des écoles privées de Guinée passe à la vitesse supérieure pour exiger le paiement intégral des salaires des enseignants du privé pendant cette période de fermeture des écoles due au coronavirus.
Le bureau exécutif de ladite plateforme a organisé ce jeudi 11 juin 2020 une marche pacifique de Simbaya gare dans la commune de Ratoma au grand rond-point de Matoto. Sur des pancartes qu’ils ont brandies, on pouvait lire entre autres: SOS aux enseignants du privé ! Payez l’intégralement nos salaires ! Nous avons des familles ! Nous rendons un service public ! Ces enseignants, au terme de leur marche, ont rendu publique une déclaration que nous vous proposons ci-dessous :
Déclaration
La Plateforme des Enseignants des Écoles Privées de Guinée, respectueuse des valeurs sur lesquelles se fondent son combat depuis toujours, consciente de l’abandon dont fait objet le secteur de l’enseignement privé dans notre pays et de la particularité de chaque établissement privé, soucieuse de la formation des enfants qui est déjà tronquée à cause des grèves syndicales et politiques à répétition, de l’affairisme des administrateurs scolaires, après concertation avec l’association des fondateurs des écoles privées de Guinée et compte tenu de la précarité dans laquelle vivent actuellement les enseignants du privé, demande ce qui suit :
1- A l’État de venir immédiatement au secours des enseignants des établissements privés dont la souffrance est un secret de polichinelle. Aujourd’hui comme jamais ces enseignants ont besoin de protection et de l’aide de l’État qui continue apparemment à faire le sourd. Nonobstant les différentes déclarations et interpellations, notre État reste indifférent à nos problèmes comme si nous étions des étrangers ou des réfugiés. La réouverture des classes qui se profile ne saurait résoudre nos difficultés parce que tout simplement le manque de salaire pendant trois mois ne nous a pas permis de préparer financièrement les vacances. La Plateforme demande également à l’État, qu’après cette crise qui a mis à nu les tares du secteur de l’enseignement privé, de créer un cadre de concertation composé de tous les acteurs du système éducatif pour poser le diagnostic des problèmes dont souffrent l’enseignement privé et que les solutions soient envisagées pour que plus jamais ça.
2- Dans le souci de préserver l’avenir déjà affecté de nos élèves , la Plateforme demande aux Fondateurs d’ouvrir un couloir de dialogue avec leurs travailleurs pour permettre une sortie de crise honorable en préservant l’intimité et la collaboration que nous entretenons depuis toujours. Nous devons former ensemble un bloc à cette occasion de crise , douleureuse soit-elle, pour réclamer de l’État l’application des textes réglementaires de notre secteur.
Ce sit-in que nous organisons en ce jour jeudi 11juin est l’aboutissement et l’expression de notre ras-le-bol qu’on a toujours exposé sur les médias. Nous restons cependant convaincus qu’en tant que fils de ce pays et rendant un service public , nous avons le droit dans les moments difficiles , de réclamer de nos autorités une assistance sociale. L’heure n’est pas aux théories juridiques ou économiques mais plutôt au réalisme , au statu quo . La réalité de nos jours est que les enseignants des écoles privées souffrent honteusement et ont besoin d’être assistés.
Dans le respect des mesures sanitaires édictées par le gouvernement et de l’ordre public , la Plateforme continuera les regroupements en petits nombres jusqu’à l’obtention d’une proposition concrète de la part de l’État.
Pour terminer, la Plateforme salue la volonté politique du gouvernement de réouvrir les classes et demande à cet effet à tous les enseignants et autorités administratives des écoles d’observer toutes les mesures sanitaires pour ne pas donner raison aux sceptiques et surtout pour épargner nos vies et celles de nos chers apprenants.
Vive l’école guinéenne.
Vive la PEEPG.
avec guinee114.com