Damaro prévient : « nous irons aux élections avec ou sans l’opposition… »

août 13, 2019 0 Par Guineecontact.com

Le choix de l’opérateur censé réviser le fichier électoral avant les élections législatives fait resurgir les clivages politiques. Alors que l’opposition conteste les deux options proposées par l’institution électorale, le camp présidentiel avertit. Soupçonnant les opposants de jouer sur la fibre « dilatoire », Amadou Damaro Camara qui dirige le groupe parlementaire RPG arc-en-ciel prévient que la mouvance est prête à aller aux élections « avec ou sans l’opposition ».

Le député qui a été interrogé par un journaliste d’Africaguinee.com a indiqué que c’est la CENI qui est la seule institution habilitée à organiser le système électoral en Guinée. Il soutient que la bataille de l’opposition doit être celle de s’assurer que les recommandations formulées par les experts sont mises en œuvres.

« En réalité, c’est la CENI qui doit réviser le fichier électoral. Ce n’est ni la mouvance, ni l’opposition. La CENI peut s’adjoindre des expertises, mais c’est le seul organe qui, constitutionnellement, a le droit d’organiser le système électoral en Guinée. C’est la seule institution qui doit procéder à la révision du fichier. Nous avons fait appel à des expertises extérieures qui nous ont dit qu’il y a des anomalies dans le fichier, elles nous ont fait des recommandations. La bataille de l’opposition doit-être de savoir est-ce que celles-ci sont mises en œuvre. Nous avons demandé à garder les mêmes experts jusqu’à ce qu’ils certifient que leurs recommandations ont été mises en œuvre. C’est ce qui est important. Que ces recommandations soient mises en œuvre par Paul ou Pierre, par un Esquimau ou par un sud-africain, pour vu que ça soit mis en œuvre et que le fichier soit déclaré par ceux-là mêmes comme exempt de tout reproche. C’est tout », soutient l’honorable Damaro Camara.

La semaine dernière la CENI a informé les acteurs politiques de sa volonté de recruter un opérateur local pour la révision du fichier ou de se charger elle-même de cette révision. Deux propositions que l’opposition a rejetées en bloc, estimant que l’institution électorale n’a pas l’expertise nécessaire. Face à cette position, le camp présidentiel s’interroge sur les véritables intentions des opposants avant de les prévenir.

« Ce sont non seulement des manœuvres dilatoires, mais l’opposition a toujours demandé qu’on change la CENI. On a changé la CENI de Lonsény Camara, on a changé la CENI de Bakary Fofana, elle dit encore de ne pas vouloir de Kébé. Est-ce que le problème est entre les commissaires de la CENI ou entre la CENI en tant qu’entité et une partie de classe politique. J’aurai eu des soucis s’il n’y avait pas de consensus dans la CENI. Mais je crois qu’ils sont suffisamment représentés pour dire « OUI » ou « NON » au moins. Je crois que sept personnes suffisent pour dire non quand il y a des anomalies. Quand c’est la plénière de la CENI qui décide de quelque chose, nous n’avons pas de soucis. Ce que je sais, l’opposition ne veut pas aller aux élections, mais nous, nous irons aux élections avec ou sans elle », a martelé M. Camara.

Cette tension pré-électorale présage des lendemains incertains alors que le débat lié au référendum constitutionnel défraie la chronique en Guinée.

A suivre…

 

Source: Africaguinee.com