Labé: risque de tensions autour d’une éventuelle nouvelle constitution
juin 29, 2019La tension est montée d’un cran ces derniers temps dans les débats sur une éventuelle adoption de la nouvelle constitution en Guinée. Après les violences meurtrières dans la capitale de la Guinée forestière lors d’une manifestation du FNDC au sud du Pays, les regards sont désormais braqués sur la cité sainte de Karamoko Alpha Mo Labé située au centre du Pays.
Alors que toute manifestation publique est interdite par le gouvernement, le Front pour l’adoption d’une nouvelle constitution (FARC) projette une manifestation publique qui sera marquée par un carnaval, un meeting géant et un match de gala le dimanche 30 juin 2019 dans la ville de Labé. Et au meme moment, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) décide de sortir le même jour pour exprimer son désaccord à toute modification ou changement de constitution par le pouvoir en place.
Samba Camara du FARC rassure que son activité se tiendra comme prévu. Ce jeune proche du pouvoir en place parle d’une provocation du camp adverse « Comme nous avons diffusé notre spot publicitaire depuis quelques jours, le FNDC décide aussi de sortir le même jour pour nous provoquer. Mais nous, notre carnaval reste maintenu parceque nous avons été les premiers à le programmer » rassure Samba Camara. Pour légaliser son activité, ce militant du RPG arc en ciel a déposé un courrier à titre informatif à la commune. Mais tout porte à croire qu’il ne porte pas confiance à l’institution communale. Voici pour quoi il a lancé un avertissement.
« Nous avons déposé une lettre d’information à la commune comme le stipule la loi. Si la commune interdit notre activité, elle doit nous montrer les preuves irréfutables sans nous dire que c’est pour un risque d’affrontement. Nous savons tous que ce qu’on appelle FNDC et la commune c’est la même chose. Mais nous sommes tous égaux à Labé et mieux nous sommes tous jeunes de Labé » a-t-il renchéri.
Le camp adverse maintient à son tour sa marche pacifique. Le coordinateur régional du FNDC, M. Habib Bah, rappelle que tous les citoyens sont égaux devant la loi. Raison pour laquelle, « tous les citoyens ont le droit de manifester. Et nous, nos manifestations font partie de notre plan d’action. Et mieux notre mission est de défendre la constitution. Il est donc normal que nous sortons pacifiquement pour manifester sans faire du mal à qui que ce soit. Nous empêchons par tous les moyens légaux, la violation de nos lois. » a-t-il martelé.
Répondant à ceux qui accusent son organisation d’être provocatrice, L’activiste a été claire. « Notre idée n’est pas d’empêcher une manifestation d’un citoyen mais le respect de loi. Nous n’accepterons pas qu’on nous interdise de manifester alors que d’autres manifestent par ce que nous sommes tous égaux devant la loi. » S’est défendu Habib Bah.
Il faut rappeler que le gouvernement du premier ministre Kassory Fofana a interdit toutes formes de manifestations publiques sur l’ensemble du territoire national. La décision devrait s’appliquer à tous les citoyens et à toutes les organisations évoluant sur les 245. 857 km2 que compte la Guinée.