Le journaliste Lansana Camara libre après une manifestation de la presse guinéenne à Conakry
avril 2, 2019Les organisation s professionnelles de la presse guinéenne ont organisé ce mardi, 02 avril 2019 une manifestation pacifique à Conakry, pour exiger la libération du directeur de publication du site Conakrylive.info, Lansana Camara, incarcéré depuis le 26 mars dernier à la maison d’arrêt de Conakry suite à une plainte du ministre des Affaires Etrangères, Mamady Touré pour dit-on ‘’diffamation par voie de presse’’.
Les journalistes notamment de la presse privée guinéenne ont marché du rond-point du port au ministère de la Justice munis des foulards rouges et des pancartes sur lesquels ont pouvait lire « Libérez Lansana Camara, vive le respect de la loi L002 sur la dépénalisation des délits par voie de presse, ministres prédateurs démissionnez, Honte aux magistrats zélés et corrompus, plus de jour en prison »
Devant le ministère de la justice, les manifestants par la voix de leur porte-parole ont fait une déclaration dans laquelle, ils ont exigé la libération immédiate et sans délai de leur confrère et l’arrêt des violences à l’endroit des hommes des médias dans l’exercice de leur travail.
Dans son intervention, la porte-parole Safiatou Camara a fait savoir «qu’en dépit de toutes les condamnations de la part des professionnels de médias, de certains hommes politiques guinéens et des organisations internationales, Lansana Camara reste encore en prison.
Tout ce spectacle se passe dans un pays où les délits de presse sont dépénalisés par la loi organique L 002 sur la liberté de la presse et d’expression du 22 juin 2010.Cette avancée démocratique, acquise à la suite d’une longue lutte est en train de fondre comme du beurre au soleil »
Poursuivant, elle a précisé que Reporters Sans Frontières (RSF) exige la libération immédiate conformément à la loi sur la presse qui exclut les peines d’emprisonnement pour sanctionner les délits de presse en Guinée, relève aussi que cette arrestation constitue une entrave à la liberté d’information et la manière d’empêcher le journaliste d’investigation.
« Cette marche de colère des médias guinéens est organisée pour dire non à ces violations et persécutions contre les journalistes, contre la liberté d’expression mais aussi contre l’Etat de droit et la démocratie.
A partir de cette marche de colère, les journalistes guinéens ont décidé de prendre leur destin en main pour empêcher toute volonté d’étouffement de la liberté de la presse et d’expression consacrée par la constitution de notre pays. A travers des marches pacifiques, des journées sans presse et des synergies de radios, nous interpellons les plus hautes autorités du pays sur les violations sans cesse répétées de la loi organique L 002 sur la liberté de presse, aussi il ne fait plus bon d’être journaliste en Guinée. La peur reste la chose la mieux partagée en Guinée », martèle-t-elle.
Pour finir, madame Safiatou a laissé entendre que les organisations professionnelles de médias en Guinée entendent alerter l’opinion nationale et internationale sur les graves menaces qui pèsent sur le journaliste et sur sa quête quotidienne d’informations.
« Les organisations professionnelles de médias réitèrent leurs fermes volontés, d’user des moyens légaux et pacifiques notamment la synergie des radios dès le mercredi 03 avril 2019 et la journée sans presse, le 04 avril jusqu’à la libération de notre confrère Lansana Camara. Elle en appelle à la forte mobilisation des journalistes, des partenaires et amis de la presse », conclut-elle.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le journaliste Lansana Camara a été libéré quelques heures après la manifestation.
AGP