400 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’eau potable

mai 29, 2020 Non Par Guineecontact.com

Pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, l’Afrique doit investir 13 milliards de dollars par an, d’ici 2030.

En Afrique, continent de près de 1,3 milliard d’habitants, environ 400 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, tandis que 700 millions n’ont pas accès à un assainissement adéquat. Ces statistiques ont été publiées par la Banque africaine de développement (BAD) à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2020.

Alors que le lavage des mains avec de l’eau et du savon est la première ligne de protection contre le coronavirus, moins de 50 pour cent des foyers, en Afrique subsaharienne, disposent d’installations de base pour se laver les mains à l’eau et au savon, a déploré l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) récemment. Dans cette partie du continent, plus d’un établissement de soins de santé sur quatre n’a pas de service d’alimentation en eau, a annoncé l’agence onusienne spécialisée, à l’occasion de la célébration, le 5 mai 2020, de la Journée mondiale de l’hygiène des mains.

Répartition inégale des ressources

Pourtant, l’Afrique, avec ses grands fleuves et lacs, ainsi que ses vastes zones humides, ne manque pas d’eau. Le continent dispose, dans ses nappes phréatiques, de plus de 5000 milliards de mètres cubes d’eau, selon la BAD. Toutefois, ces ressources sont inégalement réparties de manière que les six pays les plus riches en eau en Afrique de l’Ouest et du Centre détiennent 54 pour cent des ressources totales en eau du continent et les 27 pays pauvres en eau ne sont dotés que de 7 pour cent, d’après un rapport du Conseil mondial de l’eau.

Le défi de l’accès à l’eau se pose de manière d’autant plus urgente que le continent va voir sa population atteindre près de 2,5 milliards d’habitants en 2050, selon les prévisions de l’ONU. Ce défi devient d’autant plus aigu que les populations urbaines augmentent rapidement. En 2050, près de 60 pour cent des Africains vivront dans des villes, ce qui exige nécessairement une accélération du rythme des investissements engagés. Pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, l’Afrique doit investir 13 milliards de dollars par an, d’ici 2030, selon la BAD.

Le changement climatique aggrave la situation

Par ailleurs, le changement climatique amplifiera la pression existante sur la disponibilité de l’eau en Afrique. Le continent souffre notamment de la fréquence des sécheresses qui ont exacerbé les risques liés aux variations dans la distribution et la disponibilité des ressources en eau.

En effet, la sécheresse affecte le développement humain en réduisant la quantité d’eau disponible pour les cultures et le bétail, les pâturages, la fertilité des sols et la teneur en humidité, avec une incidence directe sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour de nombreux Africains.

Des stratégies d’adaptation sont nécessaires pour faire face aux effets induits du changement climatique sur les ressources en eau en Afrique, a recommandé la BAD. Son programme intitulé « Vision africaine de l’eau pour 2025 » a un objectif ambitieux qui cible une Afrique « où les ressources en eau sont utilisées et gérées de manière équitable et durable pour la réduction de la pauvreté, le développement socio-économique, la coopération régionale et la protection de l’environnement ».

Avec dpa-news.de